À propos

Nous sommes deux étudiantes en Histoire de l’art, de l’Université Paris I, et nous souhaitions vous faire partager notre goût pour l’art, en particulier pour le spiritualisme dans l’art, au XXème siècle.

« Le spiritualisme désigne, au sens général, toute doctrine reconnaissant à la fois l’autonomie et la supériorité de l’esprit » (1). Nous pourrions alors partir de cette définition pour comprendre le spiritualisme. Une « doctrine », car c’est avant tout un mouvement de pensée, auquel des artistes, penseurs, philosophes vont s’affilier ; « autonomie et supériorité de l’esprit », car la pensée s’élèvera seule, indépendamment de toute contingence physique. Il faut toutefois préciser qu’il s’agit également d’un mouvement philosophique, dont nous tenterons de développer les tenants et les aboutissants, sans toutefois prétendre à définir pleinement le « spiritualisme » qui a fait l’objet de nombreux traités et recherches, et qui a absorbé les plus imminents penseurs de l’Antiquité, jusqu’à nos jours.

Nous avons donc préféré aborder le spiritualisme sous l’angle de l’esprit, de l’inspiration et surtout en considérant que les œuvres d’art du XXème pouvaient faire appel à autre chose que ce qu’elles représentaient au premier abord : à une autre dimension qui ouvrait ainsi le champ des possibles, donc de l’esprit, et ce quelqu’ait été la philosophie de l’artiste.

Nous avons décidé de porter notre propos plus spécifiquement sur le spiritualisme dans l’art, et particulièrement au XXème siècle qui marque l’avènement, entre autres mouvements et œuvres artistiques, de l’abstraction qui a été décisive dans la perception de ces œuvres, qui faisaient appel à une dimension métaphysique et spirituelle. Bien entendu, si l’abstraction a marqué un tournant dans l’histoire de l’art au XXème siècle, il ne faut toutefois pas nous borner à ce seul mouvement. En effet, nous pourrions par exemple évoquer l’art vidéo de Nam June Paik, fortement inspiré de la philosophie bouddhiste, dont nous aurons l’occasion de parler.

Nous nous intéresserons alors aux artistes dont les œuvres sont significatives de la recherche d’un au-delà, d’une autre dimension qui a ouvert à la fois l’esprit du créateur, et celui qui contemple l’œuvre. Nous avons tout de même dû procédé à des choix, peut-être par goût, mais surtout des artistes qui nous ont semblé être les plus emblématiques d’une époque ou d’un mouvement de pensée. Nous essaierons également, dans la mesure du possible, d’être les plus exhaustives, tout en étant conscientes de la difficulté que représente un tel sujet, et qui s’avère pourtant passionnant à étudier.

Ainsi, si nous devions résumer le choix de notre thème sous la forme d’une question, nous pourrions nous demander dans quelle mesure les artistes du XXe s proposent-ils une nouvelle perception de l’art et du monde qui les entoure, en immergeant leurs œuvres dans une réalité spirituelle ?

Audrey.

(1) JANICAUD, Dominique, « SPIRITUALISME », Encyclopædia Universalis [en ligne], URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/spiritualisme/, [consulté le 10 février 2015].

Kandinsky, Première aquarelle abstraite, 1910-1913, mine de plomb sur papier, aquarelle et encre de Chine, 49,6 x 64,8 cm, Paris, Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou.

Le début du XXème siècle a été le moment des grandes innovations techniques ainsi que du développement économique. C’est la curiosité de la société qui a été le moteur dynamique qui a conduit les artistes dans leurs recherches de l’originalité et de simplicité de l’art.  Au XXème siècle, commence la nouvelle révolution, riche en nouveautés, qui change très rapidement et pour toujours l’image de l’art. Les formes traditionnelles sont remplacées par des symboles : la place la plus importante est occupée par la forme et la couleur. Les explications et  les sources des œuvres d’art sont désormais cherchées du point de vue l’intériorité, de l’âme du spectateur qui se pose la question de la nature de la fonction symbolique et spirituelle de l’art.

Est-ce que le début du XXème siècle est le temps d’une renaissance ou celui de la mort de l’image ? En retournant au passé et en réfléchissant aux  paysages marins magiques flamands, aux touches classiques des proportions des maitres italiens, aux secrets de la luminosité baroque ou au retour à l’antiquité par les Classiques, nous voyons que l’art du début du XXème siècle est une réponse violente aux formes traditionnelles de la peinture. Les artistes ont choisi comme but le maximum d’impressions et de réflexions avec un minimum de forme. L’art est devenu un moyen de transmission symbolique des réflexions. Le pouvoir de l’art est défini par des couleurs, des produits d’une “résonance” intérieure et des “vibrations” dans l’âme humaine.

Les mouvements les plus importants tels que l’Abstraction et l’Expressionnisme sont les principes dans notre recherche de la spiritualité dans l’art. Avec le premier tableau abstrait de Wassily Kandinsky – Premier aquarelle abstrait – créée en 1910, les œuvres de Kasmir Malevich, ou encore Franz Marc, Otto Dix, Ernt Ludwig Kirchner… nous commençons notre promenade mystérieuse dans l’âme humaine. Les vibrations et la force de la peinture sont parfaitement synchronisées avec la musique : en écoutant les œuvres de Wagner pendant l’étude des tableaux de Kandinsky nous assistons à une véritable explosion de plaisir que nous procure l’art.

La recherche de la simplification, l’harmonie avec le monde terrestre, la liberté par le biais de la déformation de la réalité de manière spirituelle, inspire au spectateur des relations émotionnelles créant un phénomène qui, à nouveau, redonne aux artistes le pouvoir de montrer leur talent, permettant ainsi d’inviter le spectateur à entrer dans leur imaginaire ….

Gabriela.